mercredi 13 juin 2012

Économie mondiale : la situation se corse

L’économie mondiale bat de l’aile. Loin de s’améliorer,  les perspectives de croissance semblent se détériorer. (La prochaine mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale du FMI permettra d’en savoir davantage à ce sujet; cet organisme prévoyait en avril dernier une progression modeste (3,5 %) du PIB mondial en 2012). Les principaux indices des indicateurs avancés de l’évolution de l’économie laissent d’ailleurs présager un fléchissement de la croissance au cours des prochains mois. Les prix à la baisse des métaux, comme le cuivre et l’aluminium, et du pétrole sont d’autres indicateurs de la faiblesse de l’expansion.

Sans surprise, ce sont les conditions économiques en Europe qui pèsent sur la conjoncture. Ailleurs, la croissance est au rendez-vous, mais son  rythme de progression s’atténue.  Si au Canada certains craignent que l’économie souffre du mal hollandais, dans le monde, c’est le mal européen  et sa contagion qui préoccupent. 

L’inquiétude est palpable dans les communications publiques des dirigeants des principales banques centrales de la planète. Les banques centrales des principales économies émergentes ont déjà posé des gestes pour stimuler la croissance. La Banque centrale de Chine vient d’abaisser de 0,25 % son taux d’intérêt de base après avoir diminué à trois reprises le ratio des réserves des banques. La Banque du Brésil a progressivement diminué depuis un an de quatre points de pourcentage son taux de référence pour le porter dernièrement à 8,5 %. La Banque de l’Inde a amorcé à la mi-avril une réduction de son taux d’intérêt de base.  

Chez les économies avancées, qui ont déjà des politiques monétaires très accommodantes, certaines mises sur plus d’assouplissement, alors que d’autres hésitent avant de relâcher davantage.  La Banque d’Australie a réduit à deux reprises de 0,25 % son taux de référence pour le porter à 3,5 %. La Banque du Japon a décidé le 27 avril d’assouplir un peu plus sa politique monétaire expansionniste afin de tenter de nouveau de mettre fin à la déflation et d'empêcher une trop forte appréciation du yen. La Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre et la Banque du Canada ont maintenu le statu quo en juin. Et, lors de son témoignage au Congrès américain le 7 juin, Ben Bernanke a laissé entendre que la Réserve fédérale est prête à intervenir, au besoin, pour stimuler la croissance. Plus intéressant, il a explicité sous forme d’interrogations ce qui pourrait justifier une éventuelle intervention : Est-ce que l’économie américaine peut croître de plus de 2 % par année? Est-ce que la croissance sera suffisante pour améliorer le marché du travail? Le FOMC tiendra sa prochaine réunion les 19 et 20 juin, et il sera alors possible de connaître l’évaluation que ses participants font de la conjoncture et, s’il y a lieu, les nouvelles orientations quant à une éventuelle intervention de la Fed.

Le pessimisme gagne du terrain ces temps-ci, et les marchés boursiers à la baisse en sont un reflet, sauf lorsque ces marchés anticipent une intervention importante des banques centrales. D’ailleurs, plusieurs analystes soulignent la dépendance de ces marchés aux annonces des autorités monétaires, particulièrement celles des États-Unis. C’est ce que Buttonwood présente comme «The nationalisation of markets» dans l’édition du 26 mai de The Economist (page 72).  

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